mardi 12 février 2013

Le Livret A à 1,75% reste imbattable

En dépit de la baisse de sa rémunération au 1er février, le livret A reste largement plus rémunérateur que les livrets bancaires… malgré des promotions parfois alléchantes.

Le taux du livret A et du Livret de développement durable (LDD) est passé de 2,25 % net d’impôts à 1,75 %, le 1er février. La rémunération du placement préféré des Français est révisée deux fois par an, au 1er février et au 1er août, en fonction d’une formule de calcul basée sur le niveau de l’inflation, majoré de 0,25 %. Or, la hausse des prix à laconsommation s’est limitée à 1,2 % en 2012 : le taux du livret A aurait donc, en toute logique, dû passer à 1,5 %, mais le ministre de l’économie, Pierre Moscovici, a choisi de donner un coup de pouce à l’épargne des Français en fixant le taux à 1,75 %.

Des plafonds relevés

Ce nouveau taux s’applique, dès aujourd’hui, à l’ensemble des 61,6 millions de livrets ouverts, pour la totalité de leur encours. Faut-il pour autant placer ailleurs ses liquidités ? « Nous conseillons aux épargnants de placer leur trésorerie en priorité sur le livret A et le LDD, à concurrence de leurs plafonds respectifs, avant de s’intéresser, en complément, aux livrets fiscalisés », indique Benoît Gommard, directeur général de Cortal Consors. Car, à 1,75 % net d’impôts, le livret A et le LDD restent les placements sécurisés totalement liquides les plus rémunérateurs.

D’autant que leurs plafonds ont été relevés, récemment : il est désormais possible de placer 22.950 €, intérêts compris, sur un livret A et 12.000 € sur un LDD.

De leur côté, les livrets bancaires permettent de placer plusieurs millions d’euros. Mais ces livrets fiscalisés sont-ils compétitifs ? Pas vraiment, car leur rémunération a largement baissé, ces derniers mois. Elle est aujourd’hui comprise entre 1,4 % et 2,5 % brut. Mais, surtout, la loi de finances pour 2013 a sensiblement alourdi leur fiscalité.

Désormais, les intérêts sont imposés au barème de l’impôt sur le revenu et restent soumis, comme auparavant, aux prélèvements sociaux à hauteur de 15,5 %. Autrement dit, un contribuable imposé dans la tranche marginale à 45 % règle 60,5 % (45 % + 15,5 %) d’impôt sur ses intérêts. Si son livret bancaire lui rapporte 2 % brut, il ne lui reste plus que 0,79 % net d’impôt et de prélèvements sociaux. Un montant qui ne couvre même pas l’inflation.

Toujours des promotions

Certes, un taux promotionnel de 5 % brut fait ressortir une rémunération nette de 1,975 % pour un contribuable imposé dans la tranche marginale à 45 % : dans ce cas, le livret bancaire bat le livret A. Mais, attention, les offres promotionnelles ne portent que sur trois ou quatre mois !

A noter que les épargnants percevant moins de 2.000 € d’intérêts dans l’année peuvent opter pour une imposition au taux forfaitaire de 24 %, auxquels s’ajoutent les prélèvements sociaux, soit un total de 39,5 % de taxes. Pour les épargnants répondant à ce critère, le taux net ressort à 1,21 % pour un taux brut de 2 %. Mais, là encore, le gain est largement inférieur à celui du livret A. Pour le battre, il faut cumuler taux promotionnel (lire ci-dessous) et taux forfaitaire de 24 %. Quant aux foyers non imposables, ne réglant que 15,5 % de prélèvements sociaux, ils bénéficient d’un taux net de 1,69 % pour un taux brut de 2 %, toujours moins intéressant que le livret A.

Conscient de la faible rémunération de ces produits, les épargnants à la recherche d’un placement sécurisé sur une courte période font le tour des banques pour dénicher une offre promotionnelle à taux boosté. En effet, les banques proposent des taux plus attractifs aux nouveaux clients ouvrant un livret. Ainsi, le livret Zesto de RCI Banque (groupe Renault) propose 5,5 % sur quatre mois jusqu’à 75.000 € pour toute ouverture de livret. De son côté, BforBank leur offre 5 % sur trois mois jusqu’à 100.000 €. « Nous récompensons les clients fidèles par une prime supplémentaire de 1 % s’ils n’effectuent aucun retrait jusqu’au 31 août », explique Sophie Clout, chef de produit épargne bancaire chez BforBank. Cette prime à la fidélité est destinée à décourager les clients de faire le tour de la place pour bénéficier de taux promotionnels toute l’année en ouvrant un livret après l’autre.

A noter, certains établissements, comme Cortal Consors, optent pour des promotions longues : « Nous préférons proposer un taux promotionnel sur une longue durée, douze mois plutôt que trois mois, même si le taux apparaît moins spectaculaire. Cela correspond mieux aux besoins réels de nos clients », explique Benoît Gommard, dont le livret est aujourd’hui rémunéré à 2,5 % brut sur douze mois pour les nouveaux clients.

Son concurrent Boursorama ne propose, quant à lui, pas de bonus aux nouveaux clients. « Pratiquer des taux promotionnels ne permet pas de récompenser les clients fidèles, qui bénéficient alors d’une rémunération inférieure. C’est pourquoi nous proposons le même taux à tous nos clients », explique Benoit Grisoni, directeur des activités de Boursorama en France, dont le livret rapporte aujourd’hui 1,9 % brut.

NOTRE CONSEIL
OPTIMISER Pour vos liquidités, utilisez à fond les livrets défiscalisés dont les plafonds ont été revus à la hausse. Malgré la baisse des taux, ils restent très compétitifs. Du fait de la fiscalité alourdie, les opérations promotionnelles sur les livrets classiques sont moins rentables, sauf si l’on reste sous la barre des 2.000 € d’intérêts annuels.

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