mardi 19 décembre 2017

Frais bancaires : vous allez payer 194 euros en 2018.



Sur fond de concurrence accrue, la hausse sera modérée l’an prochain : seulement +0,25% en moyenne selon une étude des comparateurs. Il faut en revanche surveiller les frais de sortie, quand on veut transférer ses comptes d'épargne, qui flambent.

La concurrence de nouveaux entrants comme les néo banques 100% et Orange Bank aurait-elle dissuadé les acteurs établis de saler davantage la facture ?
C'est l'explication la plus probable, plus que les effets somme toute limités de la loi Macron sur la mobilité bancaire entrée en vigueur en février, de la hausse modérée des frais bancaires en 2018 : la facture annuelle moyenne devrait croître de 0,25% l'an prochain à 194,30 euros, après et +2,3% en 2016.
C'est cependant la troisième hausse consécutive, après deux années de baisse dues au plafonnement réglementaire des commissions d'intervention (en cas d'incident de paiement). Le ministère de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire a d'ailleurs demandé u nétat des lieux des frais excessifs en cas d'incident, à la suite d'une enquête du magazine « 60 Millions de consommateurs » et de l'Unaf.
Les frais de tenue de compte, les plus visibles, sont aussi ceux qui augmentent le plus : ils ont presque quintuplé en cinq ans, passant de 6,60 euros en 2013 à 18,50 euros en 2018 (+2,2% par rapport à cette année).
Près de 9 Français sur 10 sont dans une banque facturant ce type de frais, qui s'élèvent en réalité en moyenne à 21.60 euros.  Seules 19 banques n'en facturent pas (7 caisses du Crédit Agricole, LCL, le Crédit coopératif, les banques en ligne).


Parmi les tarifs qui augmentent le plus se trouvent les frais de transfert d'un compte d'une banque à une autre, notamment dans le cadre d'une mobilité bancaire, gratuite pour le compte courant : les frais de transfert d'un PEL grimpent de 9% en 2018, passant de 74,40 euros à 81 euros, et de 10% quand il s'agit d'un PEA, de 142 euros à 155,90 euros en moyenne. Le comparateur remarque qu'il est possible de négocier avec sa nouvelle banque pour qu'elle prenne en charge ces frais.
La carte bancaire représente un tiers de la facture totale, à 64,40 euros par an en moyenne (en hausse de 0,9% l'an prochain). L'écart de prix entre les cartes à débit immédiat, les plus répandues, facturées en moyenne 41 euros, et celles à débit différé (43 euros), qui offrent pourtant un service supplémentaire, tend à se réduire (seulement 4%) et s'inverse même chez certaines banques.
Les frais de découvert, qui représentent 30% du total de la facture, sont stables, à 60,20 euros en moyenne. Les banques en ligne ne facturent pas de commissions d'intervention, alignées sur les 8 euros réglementaires dans les autres établissements, La Banque Postale étant la seule en deçà (6,90 euros).
A l'heure des vagues de fermeture d'agences et des grands plans de transformation digitale, on pourra s'étonner que des banques (30 tout de même, contre 49 en 2015) facturent encore des frais d'abonnement à la gestion des comptes en ligne, en moyenne de 19,40 euros par an.
Revers de la médaille de ce virage numérique, les banques ont tendance à faire grimper les prix des opérations réalisées en agences, où les virements occasionnels augmentent de 5,3% (4 euros). Les frais d'inactivité, pratiqués aussi par certaines néo banques comme N26 et Orange Bank, sont en hausse de 4%, à 29,40 euros en moyenne en 2018, les banques s'alignant presque toutes sur le plafond légal de 30 euros.
Le comparateur en ligne a analysé l'évolution des tarifs de 158 banques de France métropolitaine, représentant « plus de 95% de part de marché », en passant au crible 196 lignes tarifaires et 348 « packages. » Cependant, l'étude part d'un profil de « Français moyen » représentant un échantillon assez restreint : les moins de 18 ans et, plus surprenant, les 50 ans et plus ont été exclus « pour garantir une représentativité nationale » car ils étaient « en nombre insuffisant », cela fait plus de 60% de la population...

jeudi 7 décembre 2017

Flat Tax (ou impôt à taux unique) : Qu’est ce que c’est ? Quel impact sur l’assurance-vie, sur les PEL et les revenus fonciers ?

La « Flat Tax » qu’est-ce que c’est ?

La « Flat Tax », ou « impôt à taux unique« , ou « prélèvement Forfaitaire Unique » (PFU) est un système qui impose tout le monde au même taux, pour une catégorie de revenu, à l’inverse de l’impôt progressif.
Durant la campagne des présidentielles, E. Macron avait annoncé vouloir instaurer une imposition unique de 30% », sur les revenus tirés de capitaux mobiliers, dans le but de simplifier un système trop complexe selon lui, soumettant à des régimes fiscaux trop différents les intérêts, les dividendes et les plus-values, afin de rendre plus lisible la fiscalité de l’épargne et des placements.
Cette « Flat Tax » vise aussi bien l’assurance-vie, que les PEL, mais elle épargne les revenus fonciers.

La Flat Tax sur l’assurance-vie

Seule la fraction des encours supérieure à 150 000 euros sera soumise à la « Flat Tax » pour une personne seule et 300 000 euros pour un couple, ce qui représenterait 94% des contrats d’assurance-vie. Par ailleurs, les avantages fiscaux de l’assurance-vie seront maintenus, comme le régime des successions. Les abattements annuels de 4 600 euros pour une personne seule et 9 200 euros pour un couple seront également conservés pour les contrats détenus depuis plus de 8 ans. 

Cependant, la « Flat Tax » s’appliquera aux gros contrats d’assurance-vie dès le mercredi 27 septembre 2017. Si donc le projet de loi est adopté en l’état, tout versement effectué sur le contrat à partir de maintenant sera taxé à 30%. En appliquant rétroactivement le Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU) Bercy veut éviter les mouvements financiers brutaux sur l’assurance-vie, précisant : « le PFU s’appliquera aux versements qui auront été postérieurs au 27 septembre 2017, mais uniquement pour les rachats qui seront postérieurs au 1er janvier 2018 ».

La fiscalité classique sera en revanche maintenue sur les contrats antérieurs au 27 septembre 2017, mais pour les « petits contrats » uniquement : celle-ci est dégressive, on le rappelle :

  • moins de quatre ans de détention : 50,5% ;
  • entre quatre et huit ans : 30,5% ;
  • au-delà de huit ans : 23%.

Pour les « gros contrats » par contre, la durée de détention ne sera plus prise en compte, et le PFU sera donc de 30% sur tous les rachats.
Comment sont imposés les PEL (Plan d’Epargne Logement) ?
Le PFU va en principe s’appliquer à tous les revenus de capitaux mobiliers soumis au barème de l’impôt sur le revenu : PEL, comptes courants rémunérés, comptes à terme, livrets bancaires, assurance-vie, etc.
Des exceptions existeront pour les livrets réglementés (Livret A et LDD), mais aussi pour les placements dont les revenus sont exonérés d’impôt sur le revenu (Plan d’épargne entreprise, plans d’épargne retraite).
Les Plans d’épargne logement sont également concernés dès lors qu’ils seront ouverts à partir du 1er janvier 2018. Ne faisant actuellement que l’objet des prélèvements sociaux de 15,50% pendant les douze premières années, ce taux se verra presque doublé par le PFU (30%) sauf une exonération à l’impôt pendant les douze premières années, maintenue pour les plans ouverts avant le 1er janvier 2018. Dans ce dernier cas, les intérêts produits après 12 ans de détention seront imposés au PFU de 30%.
L’entrée en vigueur de la réforme est le 1er janvier 2018. La « Flat Tax » représentera un avantage pour les personnes imposées dans les tranches du barème égales ou supérieures à 30% ; elle sera aussi « optionnelle », les contribuables pouvant toujours choisir l’imposition au barème, si elle se révèle plus avantageuse pour eux.
Sur les revenus fonciers
Les revenus fonciers sont épargnés par le PFU, étant rappelé que le Gouvernement a choisi d’alourdir l’imposition des revenus immobiliers par rapport aux autres placements, par l’application du nouvel impôt sur la fortune immobilière, l’IFI, mais en maintenant les avantages dont bénéficient les revenus immobiliers actuellement, exonérations des plus-values sur la résidence principale, abattement pour durée de détention sur les autres biens, amortissement, imputation des charges.