Les transactions reprennent enfin. La correction des prix, des crédits toujours attractifs et le dispositif Pinel dans le neuf portent le marché.
La reprise est bien là, se réjouit Fabrice Abraham, directeur général de Guy Hoquet l'Immobilier.
Elle est très franche au premier semestre 2015 avec un phénomène d'accélération du nombre de compromis de ventes signés mois après mois.
Les volumes de vente ont crû de presque 10 % sur les six premiers mois de l'année par rapport à la même période de 2014. En mai et juin derniers, les transactions se sont même envolées respectivement de + 20 % et + 30 %.
D'autres réseaux témoignent d'une remontée sensible de l'activité. C'est le cas de Century 21, où le nombre de ventes réalisées a progressé de 15,2 % (entre les premiers semestres 2015 et 2014). De même, Laforêt atteste au même moment d'une hausse de 5,5 % de ses ventes, plus marquée en province (+ 7,2 %) qu'en Ile-de-France (+ 3,2 %).
Les acheteurs sont de retour. Ils sont plus nombreux et visitent davantage de biens.
« Un acquéreur mettait l'an dernier sept mois en moyenne pour se décider. Il n'en prend désormais plus que quatre », précise Fabrice Abraham. Le crédit - très - bon marché, pour ceux qui peuvent en profiter, constitue la clef de la fluidité retrouvée. A un niveau déjà très bas au premier trimestre 2014 (3,01 % en moyenne, selon l'Observatoire Crédit Logement/CSA), les taux fixes n'ont cessé de diminuer jusqu'à fin juin 2015, à 2,01 %.
« Cette bouffée d'oxygène a bénéficié à de nombreux ménages, jusque-là écartés de l'accès au crédit. Ils l'ont utilisé pour concrétiser leur projet immobilier en passant du 'je veux' à 'je peux' acheter. »
Le stock de logements à vendre commence à se réduire.
La petite remontée des taux a déclenché les achats.
Paradoxalement, la remontée des taux en juillet, à 2,06 % en moyenne, après deux ans de baisse, a boosté l'activité. « Les banques avaient annoncé depuis la mi-mai des hausses de taux pour diminuer l'afflux de dossiers de crédit, face à l'augmentation des délais de traitement et en prévision de la baisse d'effectifs en été. Or ces annonces ont eu pour effet inverse de déclencher des achats et des renégociations de prêt. »
Très léger, ce mouvement sur les taux n'a pas désolvabilisé les acheteurs.
L'attentisme latent des acquéreurs a été vaincu. Ces derniers attendaient des prix et des taux meilleurs. Ils ont vu le point d'inflexion : les taux ne peuvent qu'augmenter et les prix reprendre de la vigueur.
Ce nouveau souffle du marché de l'ancien reste fragile car sous perfusion permanente des taux. Leur relèvement, même lent et mesuré, devait continuer. L'activité pourrait à nouveau se tasser.
En outre, le secteur pâtit de facteurs négatifs, toujours présents. La croissance économique est faible et le chômage élevé. Les revenus s'améliorent à court terme, mais les anticipations à moyen terme restent médiocres. Une partie des primo-accédants doivent renoncer à acheter.
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