Sur le papier, les « primo-accédants » pourraient revenir en masse sur le marché du logement. Mais le rebond n'est pas si spectaculaire, et profite aux jeunes professionnels les mieux lotis.
L'information était à lire en creux, mardi, dans la parution mensuelle du baromètre Crédit Logement-CSA. D'un côté, les taux de crédit immobilier ont une nouvelle fois touché un plus bas « historique » à 2,11 % en moyenne, hors coût des assurances et des sûretés. De l'autre, la durée des prêts tend peu à peu à s'allonger. Les emprunts se sont ainsi « étendus » de six mois en moyenne.
Ce double effet, taux très faibles et durée un peu plus longue, doit théoriquement profiter aux emprunteurs les plus jeunes, qui achètent pour la première fois (« primo-accédants ») et dont le pouvoir d'achat est logiquement un peu plus faible : ce sont eux qui ont le plus besoin - et qui ont suffisamment d'années devant eux - d'emprunter sur une longue durée. « Les flux de la primo-accession [...] retrouvent ainsi de la vigueur », souligne les économistes. Mais si le rebond est constaté par divers observateurs, il n'est pas spectaculaire. On constate ainsi que la part des primo-accédants est passée de 31 % de ses ventes en 2014 à 35 % au premier trimestre 2015. Chez le courtier, les « primo » représentent 45 % des emprunts à ce jour en 2015 (contre 43 % en 2014), mais toujours loin du pic de 58 % atteint en 2011. Or, on en est toujours relativement loin : de l'avis général, de nombreux « primo » en puissance restent exclus de l'achat de leur logement. Instabilité professionnelle C'est une situation assez paradoxale, puisque les banques sont prêtes à des efforts en direction de cette population. Certains établissements ont mis en place des offres spéciales pour les jeunes, proposant par exemple une grille de taux plus favorables, et sous certaines conditions un financement sans apport, la banque prêtant donc également les frais de notaire. De plus, certaines villes (notamment à Paris ou à Toulouse) proposent toujours des compléments de prêt à 0 % pour ceux qui achètent pour la première fois. Mais les forces de rappel sont tout aussi puissantes : le prêt à taux zéro de l'Etat (PTZ) reste encore trop ciblé et devrait être élargi, estiment les lobbies immobilier. Enfin, l'instabilité professionnelle vécue par les plus jeunes, souvent recrutés en CDD ou en interim en début de carrière, peut faire obstacle à l'obtention d'un crédit. |
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