Sur fond de concurrence accrue, la hausse sera modérée l’an prochain :
seulement +0,25% en moyenne selon une étude des comparateurs. Il faut en
revanche surveiller les frais de sortie, quand on veut transférer ses comptes
d'épargne, qui flambent.
La concurrence de nouveaux entrants comme les néo banques 100% et Orange Bank aurait-elle dissuadé les acteurs établis de saler davantage la facture ?
C'est l'explication la plus probable, plus que les effets somme toute limités de la loi Macron sur la mobilité bancaire entrée en vigueur en février, de la hausse modérée des frais bancaires en 2018 : la facture annuelle moyenne devrait croître de 0,25% l'an prochain à 194,30 euros, après et +2,3% en 2016.
C'est cependant la troisième hausse consécutive, après deux années de baisse dues au plafonnement réglementaire des commissions d'intervention (en cas d'incident de paiement). Le ministère de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire a d'ailleurs demandé u nétat des lieux des frais excessifs en cas d'incident, à la suite d'une enquête du magazine « 60 Millions de consommateurs » et de l'Unaf.
Les frais de tenue de compte, les plus visibles, sont aussi ceux qui augmentent le plus : ils ont presque quintuplé en cinq ans, passant de 6,60 euros en 2013 à 18,50 euros en 2018 (+2,2% par rapport à cette année).
Près de 9 Français sur 10 sont dans une banque facturant ce type de frais, qui s'élèvent en réalité en moyenne à 21.60 euros. Seules 19 banques n'en facturent pas (7 caisses du Crédit Agricole, LCL, le Crédit coopératif, les banques en ligne).
Parmi les tarifs qui augmentent le plus se trouvent les
frais de transfert d'un compte d'une banque à une autre, notamment dans le
cadre d'une mobilité bancaire, gratuite pour le compte courant : les frais
de transfert d'un PEL grimpent de 9% en 2018, passant de 74,40 euros à 81
euros, et de 10% quand il s'agit d'un PEA, de 142 euros à 155,90 euros en
moyenne. Le comparateur remarque qu'il est possible de négocier avec sa nouvelle
banque pour qu'elle prenne en charge ces frais.
La carte bancaire représente un tiers de la facture totale, à 64,40 euros
par an en moyenne (en hausse de 0,9% l'an prochain). L'écart de prix entre les
cartes à débit immédiat, les plus répandues, facturées en moyenne 41 euros, et
celles à débit différé (43 euros), qui offrent pourtant un service supplémentaire,
tend à se réduire (seulement 4%) et s'inverse même chez certaines banques.
Les frais de découvert, qui représentent 30% du total de
la facture, sont stables, à 60,20 euros en moyenne. Les banques en ligne ne
facturent pas de commissions d'intervention, alignées sur les 8 euros
réglementaires dans les autres établissements, La Banque Postale étant la seule
en deçà (6,90 euros).
A l'heure des vagues de fermeture d'agences et des grands plans de
transformation digitale, on pourra s'étonner que des banques (30 tout de même,
contre 49 en 2015) facturent encore des frais d'abonnement à la gestion des
comptes en ligne, en moyenne de 19,40 euros par an.
Revers de la médaille de ce virage numérique, les banques ont tendance à
faire grimper les prix des opérations réalisées en agences, où les virements
occasionnels augmentent de 5,3% (4 euros). Les frais d'inactivité, pratiqués
aussi par certaines néo banques comme N26 et Orange Bank, sont en hausse de 4%,
à 29,40 euros en moyenne en 2018, les banques s'alignant presque toutes sur le
plafond légal de 30 euros.
Le comparateur en ligne a analysé l'évolution des tarifs de 158 banques
de France métropolitaine, représentant « plus de 95% de part de marché »,
en passant au crible 196 lignes tarifaires et 348 « packages. » Cependant,
l'étude part d'un profil de « Français moyen » représentant un
échantillon assez restreint : les moins de 18 ans et, plus surprenant, les
50 ans et plus ont été exclus « pour garantir une représentativité
nationale » car ils étaient « en nombre insuffisant », cela fait
plus de 60% de la population...
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